David Foenkinos, un auteur délicat
« La délicatesse » sort en poche...
David Foenkinos est à l’image des personnages de ses romans, il se joue des codes avec toujours une idée en tête : divertir. Nous voici embarqués par la folie douce des personnages de "La délicatesse" dans une histoire d’amour rocambolesque où les caprices du destin ne cesseront de contrarier les sentiments profonds des protagonistes.
Charles, directeur d'une entreprise dont le siège est en Suède, tombe éperdument amoureux de Nathalie, jeune cadre qui vient de perdre accidentellement son mari. Mais Nathalie ne veut pas de lui... Un employé suédois de la firme, Markus, que rien ne prédestinait à une rencontre amoureuse, se confronte aux affres de l'état amoureux : questionnement, désir, jalousie s'entrechoquent quand la jeune veuve embrasse Markus à l'improviste. L'histoire pouvait en rester là, mais très vite, ils se rendent comptent qu’ils ne peuvent vivre en l’absence de l’autre. Et là, difficile de rattraper le coup…
Loufoque, tendre, léger, jamais méchant, le ton de David Foenkinos donne à ce récit une saveur pétillante. Car rien n’est jamais pesant ici, tout est traité avec ironie mais aussi avec une vraie clairvoyance dans l’analyse des relations amoureuses, de la tentation de l’adultère au poids de l’histoire familiale, une petite enjambée du côté de Lisieux à lire absolument. L'ouvrage est parsemé d'anecdotes : des résultats footballistiques de la ligue 1 aux dialogues du film "Celebrity" de Woody Allen, l'écrivain observateur est en quête perpétuelle des moindres curiosités des uns et des autres.
La délicatesse tient à la fois du dézinguage intime et du traité de savoir-aimer à l'usage express des dépressifs de l'amour. Le lecteur ne sera pas en délicatesse avec David Foenkinos car ses remèdes contre la morosité sont nettement plus efficaces que le Prozac. Marie-albéric Hallermeyer